LA CALAVERA

Chaque année, l’association organise une exposition sur le Jour des Morts, tel qu’il est célébré au Mexique.

« Calavera Catrina », gravure de J.G. Posada

Le propos de cette exposition est de communiquer aux français l’idée très particulière de la mort chez les mexicains. Il s’agit aussi de révéler le rôle important de la danse macabre véhiculée par les Espagnols au 15e siècle, mais également d’insister sur l’influence de la France dans la construction de l’iconographie de la mort au Mexique.

La France fit une tentative de coloniser le Mexique au 19e siècle. Pour se moquer des bourgeois mexicains qui adoptaient la mode parisienne, le satiriste José Guadalupe Posada (1852-1913) représenta une jeune fille sous forme de squelette portant un grand chapeau ridicule, comme les jeunes filles françaises à la fête des Catherinettes. Ce personnage fut nommé ‘Calavera Catrina’, et ce prénom est devenu synonyme de vanité.

Le Jour des Morts à Paris

Dans l’évènement intitulé « Le Jour des Morts à Paris » réalisé par l’association chaque année, une offrande est dressée aux défunts suivant la tradition mexicaine. Elle est garnie de fleurs, de friandises, de figurines en papier mâché et d’icônes.

L’offrande est accompagnée d’une exposition d’estampes des artistes de l’association. Dans ces images, on se moque des vivants. Ceux qu’on hait, ceux qu’on aime; tous sont dépeints comme des squelettes rigolards, des calaveras. La cause de leur mort fictive est attribuée à un trait de leur personnalité, souvent décrit dans une épitaphe rimée et outrancière.

Pourquoi ramener la calavera en France ?

Si bien nous savons qu’au Mexique tout le monde meurt, en France personne n’est censée mourir, on doit tous rester jeunes et beaux. La décrépitude est bannie et la mort est inconcevable.

Par nos moyens modestes, on essaye de faire une action salutaire en rappelant que même en France, on va tous y passer… Ne nous apitoyons pas sur notre finitude; rions de nous-mêmes, et rions de la mort !

Offrande à l’association
notre amour
Gravure sur bois de K.Meller, poème de R.Velasco

LA RECETTE DES CALAVERAS

  1. Vous choisissez un personnage à faire mourir, en sachant que votre choix peut être déterminé par la haine ou par l’amour, vu que de toute manière nous allons tous mourir…
  2. Après avoir fait votre choix, vous devez distinguer dans le personnage ciblé, un trait de caractère, de personnalité, de comportement, de geste qui le distingue à vos yeux et qui sera irrémédiablement la cause de sa mort.
  3. Ensuite, vous le représentez sous la forme d’un squelette, soit tout seul ou en société dans l’attitude ou dans le comportement que vous avez choisi pour le tuer.
  4. Cette vignette doit s’accompagner d’un poème très bien rythmé dans lequel le trait doit être grossi pour venir renforcer le propos outrancier de votre vignette. Quoi de plus outrancier que la mort ?

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