LE DERNIER REPAS
La vache folle nous chagrine
L’appât du gain nous empoisonne
Les moutons tournés en farine
C’est une ignoble combine
Pour nourrir des bêtes à cornes.
La malbouffe ainsi nous ruine
Et la cervelle nous nique
Et à chaque fois que l’on dîne
Nous bouffons de la dioxine
Et du maïs transgénique.
Halte aux denrées minables
Que l’industrie nous fabrique
Ne disposons notre table
Que pour les mets délectables
D’un banquet pantagruelique !
LES FRENCH DOCTORS
Les French doctors ont péri
En soulageant les misères
Dans l’horreur pas de repit
Pour ces médecins sans frontières.
Le Prix Nobel est ainsi
Pour ces médecins, et on est fier
Même si la paix de ce prix
C’est la paix des cimetières.
NOTRE SAUVEUR
Il est mort pour nous sauver
Ce simplet sur SA monture,
Car SON fils qu’IL chevauchait
Et les bombes qu’IL trimbalait
LUI ont pété à la figure.
Morts de faim et révoltés
Aujoud’hui nous sommes bien tristes:
Qui va donc nous bombarder
Afin de nous empêcher
De devenir terroristes ?
LA TROISIÈME VOIE
« Une troisième voie », on nous claironne,
Surtout les soft socialistes,
C’est le moyen qu’ils nous pronent
Vers l’Eden capitaliste.
Mais l’attelage s’emballe,
Fonce tout droit au précipice
Et en attendant la finale,
Encore le grand capital
Ramasse les bénéfices.
LES CLIMATOLOGUES
Voici les climatologues,
Oiseaux de mauvais augure,
Ils nous donnent l’épilogue
De notre sombre futur.
Pauvre gens et vioques nuls,
Vous avez pour vos trépas
En été la canicule
Et pour l’hiver, le grand froid.
REALITY SHOW
Oh télé-réalité ! Suprême Ministère,
Tu adresses à la foule des images hypnotiques,
C’est la publicité, la clef de ton mystère,
Sur ton cheval de Troie fait de rayons cathodiques.
On gobe de la merde enrobée de paillettes,
On achète tes marques, ta musique, on la danse,
On se branle béat, reluquant tes minettes,
Et on se sape en pop star à l’affût de sa chance.
BAD BOYS
Être star dans les cités,
Voilà donc une belle carrière :
Marchand de quoi se piquer,
Chanteur de rap à succès,
Ou cible de bavure policière. *
*On peut aussi jouer au football
DSK CALAVERA
Aujourd’hui DSK nous laisse
et un seul épitaphe mérite:
« Dans sa folle quête de fesses
il a ruiné les promesses
de sauver la République ».
Et sa femme payant sans cesse
dans les funérailles cogite:
« Entre pays en détresse
et le prix de ses maîtresses
ça fait cher soigner sa bite ! »
LA JARDINIÈRE
Je me suis bien échinée
À cultiver mon jardin,
Mais à la fin, ce qui m’a tuée,
Est de cultiver mon prochain.